In Memory of Memory
Nicole Economides, Ariana Kalliga, Athanasios Kanakis, Athina Koumparuli, Sofia-Danae Vorvila
Résidence de courte durée
et exposition du 10 au 18 novembre 2023
Vernissage le 10 novembre à 18h
En voyageant à travers différents moyens d'expression, notamment la danse, la réalisation de films, les arts visuels, la sculpture et la photographie, l'exposition In Memory of Memory touche les thèmes de l'ascendance, de la mémoire et de la performance en tant qu'historiographie. Empruntant son titre aux mémoires et carnets de voyage fictifs de Maria Stepanova, l'exposition agit comme un terrain d'essai pour des nouveaux modes de co-création, d'accueil et d'apprentissage, réunissant cinq artistes basés à Athènes pendant leur résidence de deux semaines à l'Atelier W. Occupant une structure temporaire au sein de l'Atelier W, l'espace sert à la fois de studio vivant et d'espace d'exposition rassemblant des nouvelles œuvres et des matériaux issus des explorations des artistes dans le quartier des Quatre Chemins à Pantin.
In Memory of Memory ouvre ses portes le vendredi 10 novembre 2023 jusqu'au 18 novembre, au cours d'un festival d'expositions, de conférences, de performances, de promenades et d'ateliers qui durera un week-end.
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Horaires d'ouverture
Ouverture le vendredi 10, samedi 11 et dimanche 12 novembre de 14h à 20h puis du 13 au 18 novembre sur rdv au 0782434105 ou kanakis.thanasis@gmail.com
Faire un trou, s’arracher les yeux, les mettre dedans.
Voir dessous.
Louis Barbe, Lucile Boutin et Tom Chatenet, sur une proposition de Joseph Chabod
Exposition du 6 au 16 octobre 2023
Vernissage le 6 octobre
Imaginons un matériau.
Un matériau infini.
Un matériau qui ne pèse rien, malgré la taille qu’il fait.
Un matériau invisible, malgré la superficie éternelle sur laquelle il s’étend.
En somme un matériau qui existe, mais dont on ne peut prouver l’existence de manière empirique : on ne voit pas ce matériau, on ne sent pas ce matériau. Et ce malgré l’omniprésence induite par la qualité même de ce matériau : infini. Ce matériau, aussi énorme soit-il, est indiscernable. Même s’il est partout.
Pensons le comme un genre de voile posé sur toutes les choses du monde et sur le vide entre elles.
Il y aurait donc cet objet invisible qui nous empêcherait de voir vraiment les choses et de les toucher vraiment. Pourtant, cela serait tout comme. Nous aurions l’impression de voir les choses, de les toucher, car nous n’aurions même pas conscience de l’existence de ce voile recouvrant tout.
Ce voile aurait maladroitement été nommé réalité.
Maladroitement parce qu’on penserait alors nommer toutes les choses du monde avec ce terme. Alors qu’en fait nous ne nommerions que leurs fantôme. Nous nommerions l’illusion de leur tangibilité tendue sous ce voile.
Il y aurait des manières, pourtant, de voir et de sentir sous le voile. Des manières de traverser la réalité. Lorsque ce voile, imparfait, serait troué, il serait parfois possible de voir dessous. C’est ce que l’on appellerait la magie.
On ne croit pas en la magie. Quand, par surprise, surviennent des moments d’inattention, des moments où la réalité perd de son habituelle solidité, on pense à une défaillance de notre part. Il est plus aisé de remettre en question la consistance de nos perceptions que la cohérence du monde emmêlé qui nous entoure.
Mais il y a des personnes qui cherchent activement à trouer la réalité. Parce qu’elle ne leur convient pas. Parce qu’elles la trouvent ambiguë, elles cherchent à la déstabiliser, à la remettre en cause.
Louis, Lucile et Tom en font partie. Par les images qu’iels inventent et façonnent, iels produisent des ouvertures au travers desquels on peut voir le réel différemment. Iels créent des filtres. Et les filtres déforment le réel, sans le changer. Il est important de comprendre la place du regardeur : ce n’est pas le réel qui change, ce n’est pas l’objet. C’est le sujet regardant qui, posant sur son nez des lunettes déformantes, transforme ce qui est vu.
Ce qui est vu n’importe pas. C’est la manière de voir qui importe.
Usant de stratagèmes variés, propres à chacune de leur pratique, ils incorporent progressivement le doute dans l’esprit de celui qui regarde leurs images. Manipulant la dangereuse croyance populaire selon laquelle une image est une représentation de la réalité, iels disséminent dans leurs images des détails inhabituels qui perturbent le bon déroulement du réel.
Leurs images demandent du temps. Bien sûr, on peut les voir rapidement, on peut les survoler et se laisser séduire. Pourquoi pas? Mais il faut les analyser longtemps pour en comprendre la construction et se rendre compte de ce qu’elles sont vraiment. Elles représentent des choses faites d’autres choses. Elles représentent des choses déguisées.
Elles sont truquées.
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De la montagne Ô
Céline Notheaux
PERFORMANCE
Samedi 16 septembre à 18h
Avec la performance De la montagne Ô, Céline Notheaux nous fait traverser une collection d'images associées à son histoire et à son rapport au territoire, qu’il soit rural ou urbain, ses pratiques ancestrales et son inéluctable transformation.
De la montagne Ô est un projet vidéo et performatif. Un plan vidéo présente une recherche iconographique de centaines d’images alors agencées par liens de sens et de forme. Dans le défilement temporel de la vidéo, l’artiste incarne une voix aux registres multiples qui vient commenter et rendre intelligible la pensée qui a assemblé les images, en alternant adresse directe aux spectateur.ice.s, moments écrits et improvisés. Les thèmes abordés sont la montagne, les grands ensembles, la frontière, la généalogie, l’agriculture entre autres. Le travail de comparaison, de mise en relation des images peut être une manière de faire émerger une pensée inattendue. En se jouant des associations formelles de sens, l’intuition fait émerger une fiction, ou reconstitue des bribes d’histoires ignorées.
La performance De la montagne Ô a bénéficié de l'aide à la création de la Drac Bourgogne Franche-Comté et a été réalisée en partie avec les images des archives départementales du Doubs de la Ville de Besançon et de La fraternelle Maison du Peuple de Saint-Claude.
© Céline Notheaux, photogramme de la vidéo de la performance De la montagne Ô